Pour les chrétiens catholiques, la date du 27 janvier est le jour du
saint julien. Un dicton d’autrefois disait ” beaux temps au Saint
julien” promettant ainsi l’ abondance. Donc si le temps est beau en ce
jour du début de l’année, on ne peut que s’attendre à une réussite. L’an
2013, en cette même date, ce dicton était pour les habitants de
Bujumbura mauvais temps . Ce dimanche, alors que les gens sont dans la
messe matinale, des fidèles sortent subitement de la prière et se
dirigent vers le centre-ville. Une grande fumée noire surplombe le ciel
de la capitale.
Ces fidèles qui désertent inopportunément la prière dominicale sont
des commerçants qui viennent d’apprendre une nouvelle fracassante que
poignante. Le marché central de Bujumbura est en train de bruler. Ces
derniers se précipitent pour voir s’ils peuvent sauver quelques choses.
Malheureusement, les flammes sont d’une férocité inouïe que même les
poutres qui soutiennent le toit cèdent. Malgré l’assaut des pompiers
pour endiguer l’avancée des flammes et l’apport d’un hélicoptère
anti-incendie venu du Rwanda, les flammes continuèrent à envahir le
marché. Sous le regard impuissant des commerçants. Ce qui était le
poumon de l’économie de la capitale n’est plus . Le pire est à craindre,
si l’incendie n’est pas maitrisé, les immeubles environnants dont une
station-service risque d’être prise en tenaille par les flammes et
causer une catastrophe inégalable. C’est vers 17h que les flammes se
sont assouplies. En fin de compte, le dimanche 27 janvier 2013 est entré
dans les annales tristes de l’histoire de l’économie Burundaise.
Certains ont failli se jetaient dans les flammes n’eut pas été
l’intervention de la police. Depuis cet instant les activités de la
capitale vont connaitre une déstabilisation. Les arrêts bus qui se
trouvaient près de marché se verront délocaliser vers l’avenue
Saint-Michel pour les gens du nord de la capitale et la cathédrale
Regina Mundi sera le nouvel arrêt bus pour les gens du nord. Ailleurs
dans les autres marchés, la spéculation sur les produits commençait à se
manifester. Avec cette situation les gens étaient obligés de marcher 15
à 20 minutes, sans oublier que les arrêts bus improvisés n’avaient pas
de lieux d’aisances ou la multiplication des urinoirs spontanés aux
coins des rues. La salubrité qui n’était d’ailleurs pas à sa meilleure
cote en pâtissait davantage et les risques d’éclatement d’une épidémie,
des maladie des mains sales augmentaient. Avec l’incendie du marché,
5000 commerçants sont réduits au chômage. Ajoutant ainsi le drame au
drame en accroissant le nombre des sans-emploi qui pullulent dans le
pays. Bien qu’il y ait eu zéro mort, l’embrasement du marché central de
Bujumbura à porte un sacre coud a l’économie nationale du Burundi.
Combien de temps faudra-t-il pour rassembler les parties du puzzle de
notre économie qui ont été démantelées par l’incendie. Bon nombre de
personnes s’accordent que c’est un pari difficile et qui nécessite une
mobilisation de moyens colossaux par l’État.
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