400 millions $ est la somme nécessaire pour le projet de modernisation de la commune de Buyenzi datant de 2009. La population dénonce le retard de son démarrage.
« Depuis 2010, nous ignorons s’il y a un suivi par rapport à ce projet de modernisation de la commune Buyenzi. A part les réunions d’il ya plus de trois ans », raconte une femme qui habite à la 3è avenue. Elle indique que la population avait formulé la requête d’avoir, en plus du rez-de-chaussée, le premier étage. « Peut-être que ces constructions modernes nous permettront de lutter contre les inondations durant la saison de pluie. »
« Nous avons des inquiétudes, quant aux camps de transit dans lesquels nous allons être placés, lors du démarrage des travaux », note Karim Habarugira, résident sur la 9è avenue. « Son emplacement est inconnu, ce qui ne nous rassure pas puisque nous avons des familles à loger. » Pour Isaac Nduwayo, musulman, il se pose la question de savoir si les nombreuses mosquées seront détruites.
Nestor Barasokoroza, président du comité de pilotage du projet, indique que le projet prendra beaucoup de temps : « Il y a entre autres la construction de nouveaux logements, la réhabilitation des routes, un nouveau programme d’assainissement… » Il ajoute que les bâtiments qui seront construits seront de trois catégories : de moyen, de haut et de très haut standing. Il rassure la population que les camps de transit pour les propriétaires seront minutieusement repérés. Au sujet des mosquées, le président du comité de pilotage promet qu’elles ne seront pas détruites.
Les activités déjà réalisées
M. Barasokoroza rappelle qu’en 2009 et 2010, il y a eu une campagne d’explication du projet à l’endroit des représentants du peuple, de l’administration municipale/communale, des élus locaux, de la population et la mise en place du comité de pilotage. Pour la période 2011-2012, plusieurs études d’exécution du projet (socio-économique, juridique, techniques architecturales), et la production d’un film documentaire, pour un plaidoyer auprès des bailleurs. La négociation des financements a débuté avec l’année 2013 avec aussi des voyages pour le comité de pilotage au Kenya, en Ethiopie et au Burkina Faso.
Après les leçons tirées des voyages d’études et des desirata de la population de Buyenzi, le président du comité de pilotage suggère des actions urgentes à mener pour la réussite du projet. Primo, il propose la mise en place d’une structure de gestion du projet indépendante de l’administration. Secundo, il recommande la fusion des institutions qui œuvrent dans le domaine du logement (FPHU, SIP, ECOSAT), comme au Burkina Faso avec la création de la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains.
Tertio, il considère que le partenariat public/privé est mieux indiqué à l’instar de Housing Finance (Kenya), Condomnium Housing (Ethiopie) et Sonatur (Burkina Faso). Quarto, les entreprises publiques et privées (Brarudi, Sosumo…), les organismes de prévoyance sociale (Mutuelle, INSS…), ainsi que les banques et assurances doivent contribuer énormément. Les fonctionnaires de l’Etat doivent aussi céder un certain pourcentage sur les indemnités de logement et le recrutement d’un expert s’impose pour le montage institutionnel, technique et financier en tenant compte des études déjà réalisées. Le président du comité souhaite que le PNUD et l’ONU-Habitat contribuent pour la préparation des termes de références et le financement des prestations de l’expert.
Aucun commentaire